Bio 


Après une formation en philosophie à l’université des études de Bologne, en Italie, j’ai poursuivi mes études sur la philosophie française contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon – Sorbonne, et obtenu un doctorat en philosophie contemporaine sous la direction de Renaud Barbaras. Depuis, j’ai occupé des postes d’enseignement et de recherche grâce à des subventions du conseil européen de la recherche qui m’ont amenée à poursuivre mes recherches à l’université libre de Bruxelles, à l’Institut Acte de l’université Paris 1, et à l’Institut d’études avancées de Aarhus, avant de rejoindre l’UMR 8547 Pays Germaniques Archives Husserl de Paris, CNRS/ École normale supérieure en 2021, où je suis actuellement chercheuse associée.


Mes recherches actuelles à l’UMR 8547 Pays Germaniques Archives Husserl de Paris, CNRS/ École normale supérieure se concentrent sur l’étude de l’articulation entre le moi et le nous, en tant que foyer d’une pensée du social qui se constitue dans la pensée française de l’après-guerre, au point d’intersection de la phénoménologie, des sciences sociales, de l’anthropologie et de la psychanalyse. Cette thématique présente la particularité d’être à la fois un objet d’étude pour les sciences sociales, et une question authentiquement philosophique, plus que jamais au cœur des débats contemporains en philosophie sociale et politique, relatifs aussi bien à la prolifération des conflits identitaires, qu’à la multiplication des catastrophes d’envergure mondiale (i.e. crise sanitaire et crise écologique). De manière dramatique et paradigmatique, ces événements infligent un démenti flagrant à l’idée que nous serions des individus (je) autonomes et tout-puissants, et nous rappellent à quel point nos vies sont liées à celles des autres. En même temps qu’ils révèlent une interdépendance constitutive de « qui nous sommes » (i.e. des vivants parmi d’autres vivants solidaires de leur sort), ces événements suggèrent la nécessité de reformuler notre compréhension du « nous » d’une manière qui s’écarte du paradigme identitaire sur lequel elle a été construite jusqu’à présent. Se dessine ainsi un nouveau problème philosophique, parce que le « nous » n’a rien, aujourd’hui, d’une évidence simple, et se définit au contraire par une série de tensions ou des polarités nouvelles. Ce sont des tensions épistémologiques, ontologiques, sociales mais aussi, éthiques et politiques dans notre compréhension même du « nous » qui, tout en devant de nouveau être pensé pour lui-même, doit l’être aussi sans ou avec (et non plus contre) son « autre » : eux.

En vue de contribuer à l'élaboration de cette problématique, ma recherche entend poursuivre une ligne de pensée qui, au lieu de dériver le « nous » d’un autre extérieur, extrinsèque (i.e. ses vis-à-vis extérieurs, une extériorité sociale prédéfinie, un monde sociale pré-donné, ou une identité d’appartenance prédéfinie et fixe), en appelle à une altérité intrinsèque au sujet (et par extension une socialité immanente aux individus). Il s’agira, plus précisément, de découvrir la structure de cette paradoxale première personne du pluriel, « qui fait le sens du monde comme l’entrelacs d’autant de mondes » (Nancy 1996 : 23) en partant de l’intrication de l’universel et du singulier, de l’intime et du social, du propre et de l’étranger qui gît au cœur même du sujet singulier (je). Pour développer cette ligne de pensée, sous-explorée dans le paysage philosophique contemporain, mais alignée avec les mutations de notre temps, mon projet se propose de réévaluer de manière critique les ressources conceptuelles que la phénoménologie, et plus particulièrement la phénoménologie française de l’après-guerre et l’herméneutique de Paul Ricœur, nous offrent pour développer une compréhension du « nous », qui dépasse l’opposition dichotomique nous/eux qui a dominé la philosophie sociale et politique au cours des deux derniers siècles – et qui fait sans doute partie des problèmes les plus pressants aujourd’hui dans les sociétés et les peuples, dans les cultures et les religions et entre eux. 

Depuis le début de mes études doctorales à l’Université Paris 1, mes recherches se situent dans le champ de la phénoménologie et de la philosophie française contemporaine au XXème siècle.

Spécialiste de phénoménologie française (Merleau-Ponty, Sartre, Levinas, Ricœur) et de philosophie contemporaine, je m'intéresse plus particulièrement aux usages critiques de la phénoménologie et de l’herméneutique pour répondre à des problématiques contemporaines en philosophie sociale et politique. 



Champs de recherche : 


Phénoménologie française (Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty, Emmanuel Lévinas, Paul Ricœur) 

Philosophie sociale et politique

Philosophie contemporaine 

Phénoménologie et sciences sociales (psychanalyse, sociologie, anthropologie)

Étique et philosophie morale 


Thèmes de recherche : 


Individu et communauté, subjectivité et intersubjectivité, ipséité et altérité, phénoménologies de l'étranger, dynamiques collectives